Chez Alain
Laparade 

Fondation de Castelseigneur (Laparade)

La bastide de Castelseigneur fut fondée en 1265 par Alphonse de Poitiers sur un territoire qui appartenait à l'abbaye de Clairac.

L'acte de paréage de Castelseigneur fut signé le 4 juillet 1265. On ne sait trop si l'abbé de Clairac l'avait accepté de bon gré ou s'il y avait été contraint. Il donnait un territoire que vraisemblablement ses moines ne pouvaient cultiver et qu'il eût défendu difficilement. L'acte de paréage permettait le partage des droits et des profits.

Placée sur un plateau élevé aux pentes abruptes, la bastide de Castelseigneur était facile à défendre et attira comme un refuge, par les privilèges accordés, les serfs, les paysans des alentours et ceux qui avaient à souffrir de l'oppression seigneuriale.

Castelseigneur fut construit suivant un compromis entre le plan dit « en échiquier » et le plan en fuseau des bastides de promontoire.

Une partie du territoire était destinée aux maisons (infra murorum, à l'intérieur des murs) la deuxième aux jardins, courtils ou casali; (juxta murorum : contre les murs), la troisième aux champs ou aux vignes (extra murorum : en dehors des murs). Des terrains, «les communaux» étaient laissés indivis afin que les pauvres gens puissent faire pacager leurs bêtes ou avoir leurs fagots.

Les forêts et les carrières voisines fournirent le bois et la pierre à bâtir. Une fois le plan tracé, les lots, tous égaux, furent attribués par adjudication, l'acte de paréage fixant les redevances à payer.

« Il fallait renfermer, note Curie Seimbres, sans encombrement le plus d'habitations possible dans un périmètre que la dépense considérable des fossés et du mur d'enceinte mettait dans la nécessité de restreindre. La forme la meilleure était celle d'un rectangle, où il n'y a pas de place perdue. Les rues se coupant à angle droit facilitaient le partage en lots égaux.»

Les rues de Castelseigneur furent orientées en tenant compte du climat et des forts vents d'ouest qui amènent la pluie. Il fallait éviter que ces vents ne balaient les rues dans toute leur longueur et que les pluies ne battent de front tout un côté des rues perpendiculaires. D'où une disposition en oblique.

Les habitants devaient construire leur maison dans l'année sur une ossature de pans de bois garnie de torchis, de pisé ou de tuiles plates disposées en épi. On laissait entre les maisons un passage étroit, appelé « androne ». Leur façade avait, en général, de 18 à 20 pieds.

Au centre, se trouve la halle, aux robustes piliers de chêne. La bastide, protégée du côté de la vallée du Lot par l'escarpement du promontoire, haut de près de 400 pieds, était isolée du côté du plateau par des douves profondes et un mur d'enceinte percé de trois portes, l'une vers Monclar, l'autre vers Clairac et la dernière vers les fossés. Ces douves, aujourd'hui en parties comblées, coupaient en deux la place du Couderc, l'ancien foirail aux bestiaux.

Chaque porte avait un pont-levis défendu en dehors du mur d'enceinte par une barbacane. Il y avait vraisemblablement quatre tours et, en avant des remparts et des fossés, des talus, des glacis. La Touraille paraît avoir été un ouvrage avancé, du côté du plateau, où la bastide était la plus vulnérable.

Les habitants avaient contribué à élever les fortifications et les entretenaient.

La château dominait la vallée. Il occupait l'emplacement du jardin public actuel. Entouré de fossés, il était l'ultime refuge des défenseurs de la bastide mais assurait la domination du suzerain sur les habitants.

Comté de Toulouse en 1244
Comte de Toulouse (1244)

Alphonse de Poitiers, prince capétien (1220-1271), comte de Poitiers et comte de Toulouse, sous le nom d'Alphonse II (1249-1271), fils du roi Louis VIII.
Conformément au traité de Paris (1229), il épouse vers 1237 Jeanne de Toulouse, fille du comte Raymond VII.
Il participe à la 7eme croisade et est fait prisonnier à Mansourah (1250) avec son frère Saint Louis. A son retour , il répare par une sage administration les maux causés par la croisade des albigeois et fait faire à la France méridionale le premier pas vers la centralisation. Il encourage les formations de nouvelles communes, auxquelles il impose des institutions rédigées sur un plan uniforme. Il octroie notamment à la ville de Riom la charte dite Charte Alphonsine qui servit de modèle aux franchises de nombreuses communautés.

Paréage ou pariage, convention du droit féodal français qui se concluait ente un seigneur puissant, qui offrait sa protection, et un autre, plus faible (généralement un ecclésiastique), qui offrait la moitié des revenus d’une seigneurie donnée, laquelle devenait alors indivise.