Chez Alain
Laparade 

La conquète de la Guyenne

Saint Louis qui « voulait mettre amour entre ses enfants et ceux du roi d'Angleterre qui étaient cousins germains » avait restitué, par le traité de Paris, les territoires qu'il estimait avoir acquis illégalement.

Le roi d'Angleterre, Henri III, avait accepté de prêter hommage-lige pour le duché de Guyenne et de reconnaître le roi de France comme son suzerain. La Parade passa alors sous la domination anglaise.

La guerre de cent ans (1346 1453)

Les hostilités commencèrent en Agenais entre Français et Anglais, dès 1324, avec la prise de Saint-Sardos.

En 1344, concession fut faite à Nompar de Caumont « du château de Combalet et du lieu de Castel Seigneur, appelé La Parade » .

En 1348, ce fut la terrible épidémie de peste noire qui fit périr la moitié de la population.

Comme la plupart de ses voisines, la ville se déclara, en janvier 1351, pour les Anglais.

En 1360, après la défaite de Jean le Bon ,à Poitiers, le traité de Brétigny livra l'Agenais aux Anglais. Tous les seigneurs et toutes les villes, dont La Parade, prêtèrent germent de fidélité au roi d'Angleterre et au Prince Noir, nommé gouverneur ,de la Guyenne.

Charles V s'efforça de réparer les désastres des règnes précédents et, en 1370, aidé de son frère, le duc d'Anjou et de Du Guesclin, il entreprit de reconquérir la Guyenne.

Pour payer les frais de la guerre de Castille qu'il avait perdue, le Prince Noir avait institué un impôt, « le fouage », que ses vassaux avaient refusé de payer. Charles V s'était saisi de l'occasion et, mettant à profit la querelle, avait sommé le Prince Noir de se présenter devant le Parlement de Paris.

Le Prince ayant refusé de s'incliner, le Roi avait prononcé la confiscation de la Guyenne et déclaré, en mars, que l'Agenais « faisait partie intégrante du royaume et ne pourrait plus en être détaché ».

Le duc d'Anjou et Du Guesclin, partis de Toulouse, menèrent victorieusement la reconquête, s'emparèrent d'Aiguillon (qui ne résista que quatre jours) et de Clairac. La Parade redevint française.

Les combats cependant se poursuivirent sporadiquement jusqu'à la fin du règne de Charles V, en 1380.

La Parade connut alors une période de paix de trente-cinq ans, puis tout fut remis en question par la folie de Charles VI et la querelle des Armagnacs et des Bourguignons.

Les Anglais reprirent ce qu'ils avaient perdu et notamment Clairac.

Prise d'assaut pour les Anglais, en 1434, par l'Espagnol Comte Rodrigues Larivadin, elle fut reprise de nouveau par Rodrigo de Villandrano, autre aventurier espagnol féroce et mystique à la fois, qui tour à tour ravagea la vallée du Lot pour le roi anglais et pour le roi de France

Trois ans plus tard, Charles VII entreprenait la reconquête de la Guyenne avec l'aide de valeureux capitaines comme Thibaut d'Armagnac, La Hire, Poton de Xaintrailles et Rodrigue de Villandrando qui, en 1439, prit La Parade.

La victoire de Castillon mit fin à la guerre mais l'Agenais avait été atrocement dévasté par les bandes armées des deux partis : fermes incendiées, bétail abattu, campagnes dépeuplées, terres en friche et sans laboureurs, la désolation était grande.

On fit appel pour repeupler le pays à des immigrants venus de Saintonge, du Poitou, de l'Angoumois, du Limousin, auxquels les populations avoisinantes donnèrent bientôt le surnom de « Gavaches ».

Des parcelles de cent à trois cents journaux leur furent attribuées. Tenanciers « à fief nouveau », ils s'engageaient à défricher, à bâtir une maison dès la première ou la deuxième année de leur arrivée et à y demeurer. Les Gavaches, loin de s'assimiler, conservèrent leurs coutumes, leur mode de vie, leur dialecte, « le parler marot ». Leur immigration se prolongea pendant deux siècles.

Les désordres d'une guerre interminable avaient été mis à profit par beaucoup pour s'emparer de terres qui ne leur appartenaient pas, les titres de propriété ayant disparu et les limites des champs ayant été effacées.

En 1469, le duc de Guyenne chargea son trésorier général Pierre Morin, le maître de ses comptes, Jacques de Berzian et le lieutenant du sénéchal Bertrand de Gotz, de faire rentrer dans le domaine ducal « différentes terres que nobles, gens d'église ou autres avaient usurpées ».

Cela n'alla pas sans mal. (Le seigneur de Caumont notamment est signalé comme occupant indûment certains territoires tant à Nicole qu'à La Parade).



La Guyenne en 1300
Guyenne en 1300
 
La Guyenne en 1400
Guyenne en 1400

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