Chez Alain
Laparade 

Démolition des remparts

Lorsque la guerre de Guyenne éclata, après la prise de Clairac par l'armée royale, Laparade fut frappée d'une contribution pour l'entretien de la garnison de Clairac. Les Consuls, trouvant l'imposition trop lourde, refusèrent de payer. Deux d'entre eux furent arrêtés et emprisonnés.

Le 20 décembre 1621, Louis XIII avait donné au conseiller Duduc " commission pour faire entièrement démolir et abattre les fortifications, portes, murailles et maisons jointes ou aboutissant à icelles s'il jugeait qu'elles puissent favoriser les surprises qui pourraient être faites sur les villes de Monheurt, Clairac et Laparade, au préjudice du bien du service du Roi et repos public ".

Les habitants devaient contribuer aux frais de ces démolitions et à la subsistance des troupes cantonnées dans les villes voisines.

Lusignan ayant repris par surprise Clairac, le conseiller Duduc fut fait prisonnier. Le Roi s'en émut et, le 3 mars 1622, il écrivait à M. de Gourgues : " J'ai reçu beaucoup de déplaisir de ce qui s'est passé en la prise de Clairac et particulièrement de ce que le conseiller Duduc y a été arrêté prisonnier. Je sais avec quelle ardeur, il s'était toujours employé pour mon service. Je l'assisterai de mon autorité pour sa prompte délivrance ".

Les chefs protestants, M. de La Force et M. de Lusignan ayant fait leur soumission, la paix fut rétablie.

En 1629, la Grâce d'Alais confirma les libertés accordées par l'Edit de Nantes. Les temples et les cimetière ôtés ou démolis devaient être rendus aux Réformés qui avaient la possibilité de les rétablir "si besoin et bon leur semblait ".

Puis ce fut la terrible épidémie de peste de 1631 qui décima la population.

La même année, M. de Roquepiquet semble avoir eu des difficultés avec les habitants.

La jurade et les consuls, Mathieu Geneste, Montagnie, Faure et Courtan décidèrent que deux d'entre eux se rendraient à son logis " pour lui rendre tous les respects et devoirs dus à une personne de sa condition, promettant de vivre en paix avec lui, le priant d'effacer ce qui s'était passé et qui lui avait causé du déplaisir ".

 

Laparade restait une ville profondément protestante. En 1644, les consuls Jean Roussanne, Jean Messines, Pierre Caubet et Joseph Dubosc furent assignés devant le Parlement de Bordeaux " pour s'être emparés du cimetière et avoir démoli une portion de l'église " par le sieur Mazars, prieur de Notre-Dame qui voulait les obliger à rebâtir ce qui avait été démoli. L'année précédente, les consuls étaient : Salomon Geneste, Jacques Galliné, Pierre Fort et Mathieu Laville.

En 1648, le rétablissement du culte catholique fut l'occasion d'une solennelle cérémonie. L'abbé de Clairac vient à Laparade et, suivi de vingt prêtres, planta une croix sur l'emplacement de l'église et, en attendant sa reconstruction, les offices furent célébrés dans la vieille tour, seul vestige du château incendié en 1573.