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L'Abbaye ne devait avoir que de modestes constructions quand les Sarrazins la renversèrent l'an 732, surtout il est vrai que, fondée par les moines de Saint-Gaudens, elle n'eut que deux ou trois ans d'existence; ces barbares en eurent donc bientôt fait le siège. Après l'avoir mise à feu et à sang, ils se retranchèrent sur les coteaux voisins et ils demeurèrent quelque temps les maîtres du pays. D'après la tradition, les Sarrazins descendirent les Pyrénées par la vallée du Gers. Après avoir saccagé Pessan et campé sur ce coteau, ils se remirent en marche pour continuer la conquête du pays. Du côté du levant, à neuf kilomètres de Pessan, dans une vallée parallèle à celle du Gers, la vallée de l'Arrats, ils découvrirent une position des plus avantageuses pour maintenir leur puissance; c'est un rocher à pic, dominant la rivière, qu'il était très facile de fortifier et donc ces hordes barbares ne manquèrent pas de s'emparer. N'est-ce pas dans ce souvenir historique qu'il faut chercher l'étymologie de Castelnau-Barbarens ? Castrum novum barbarorum ? Novum par rapport au camp de Pessan qui était le castrum vetus ? Ce qu'il y a de plus frappant, c'est que ce souvenir se retrouve après plus de mille ans dans la langue populaire, Dans le pays ce lieu porte le nom de castra, castrassès, ce qui veut dire : camp retranché. Quand les moines purent reprendre possession de leur monastère et se croire assez en sûreté pour en relever les ruines, ils durent donner à leur abbaye de plus vastes proportions en l'entourant de fortes murailles avec des tours de défense. L'Abbaye autour de laquelle se forma bientôt un village dont les habitants cherchèrent une protection à l'abri de ses remparts, occupait le sommet du mamelon où s'élève la vieille abbatiale, sur la rive droite de l'Arson. |