Chez Alain
Pessan

L'église de Pessan

abbaye Saint Michel

C'était en 1250, sous le règne de Saint-Louis et le gouvernement de l'abbé Bernard 1èr, Pessan eût à subir un épouvantable désastre. L'abbaye, l'église, le village, tout en quelques heures devint la proie des flammes.
Malgré les ravages du feu, l'Eglise ne dût pas être ruinée de fond en comble, et en la relevant, les religieux durent laisser subsister tout ce dont la solidité n'était pas sérieusement compromise.

Comme la plupart des églises bénédictines, elle se trouvait engagée dans les constructions du monastère, et n'avait pas de façade. L'abbaye, dont nous parlerons plus tard, lui était adossée du côté du midi. Du côté du nord, c'était de gigantesques fortifications avec des tours de défense, démolies aujourd'hui, mais qui ont laissé à cette place le nom de rempaut, c'est-à-dire, rempart.

Il n'y a pas unité de style; le roman et le gothique s'y rencontrent également.
Dans un article paru dans la Revue de Gascogne, (tome XXXV, page 269), M. Despaux, sur la parole de Monseigneur De Carsalade, prétend que l'église de Pessan est une église cistercienne.
Nous pouvons réfuter cette opinion, en disant que l'église de Pessan existait avant la naissance de Cîteaux,

Quatre immenses tableaux, ayant plus de trois mètres de hauteur, sur deux mètres de largeur, occupent la deuxième et la troisième travée. Au nord, le Lavement des pieds et l'Annonciation ; au midi, les Disciples d'Emmaüs, et la Visitation.

Les Disciples d'Emmaüs, portent la signature de Smet, sourd-muet. C'était un peintre de l'école flammande, appelé à Auch, à la fin du XVIIe siècle, par Monseigneur de la Baume de Suze, qui l'avait connu étant évêque de Saint-Omer. Smet, installé au palais archiépiscopal, répandit ses œuvres un peu dans tout le diocèse. Celle que possède Pessan et qui représente la Scène d'Emmaüs, est une copie d'un des plus admirables tableaux du Titien. Sans atteindre la perfection de l'original, cette copie est remarquable par la beauté du coloris, par la distribution des lumières, et par la fidèle imitation des personnages.

De la nef, des chapelles, sont suspendus des lustres ou des lampes: un en cristal, trois en cuivre doré, trois en bois sculpté vieil or. Ces trois derniers, style Louis XV, sont les plus remarquables. Ils ont dû appartenir avant la Révolution à quelque église de Toulouse.

Mais le trésor de cette chapelle, c'est la précieuse relique qu'elle possède, une des clavicules tout entière de Saint Lizier.


Les Cloches

Avant 1793, l'église de Pessan en possédait sept ou huit, elles furent toutes enlevées pendant la tourmente révolutionnaire, à l'exception d'une seule, probablement la plus belle, qu'on fut autorisé à garder pour annoncer les décadis (1). Elle a été refondue à Ramouzens, en 1898, à la suite d'un accident, mais avec la même matière et les mêmes ornements et dans les mêmes dimensions. Elle a 1 mètre d'envergure et 72 centimètres de hauteur.